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03/09/2013

Jean-Marie le Guen (PS) hier soir : "Je suis un Occidental, je dis qu'il faut frapper en Syrie"

syrie,états-unis,gauche

 

 

Et Claude Bartolone :

 

"le dictateur menace la France"...


Gauche libérale à la dérive :

 

 


 

Diagnostic de Jean Bricmont (université de Louvain) :

 

 

<< Au début des années 1970, de nombreuses personnes, y compris moi, croyaient que toutes les "luttes" de cette période étaient liées entre elles : la révolution culturelle en Chine, les guérillas en Amérique latine, le printemps de Prague et les “dissidents” d'Europe de l'Est, mai 68, le mouvement des droits civiques, l'opposition à la guerre du Vietnam et les mouvements anticolonialistes, nominalement socialistes, en Afrique et en Asie. Nous pensions également que les régimes "fascistes" en Espagne, au Portugal et en Grèce, par analogie avec la Seconde Guerre mondiale, ne pouvaient être renversés que par une lutte armée,     très probablement prolongée.

 

Aucune de ces suppositions n'était juste. La révolution culturelle n'avait aucun rapport avec les mouvements anti-autoritaires à l'Ouest ; les dissidents d'Europe de l'Est étaient, en général, pro-capitalistes et pro-impérialistes, et l'étaient souvent fanatiquement ; les guérillas d'Amérique latine étaient un mirage (à part en Amérique centrale) et les mouvements de libération nationale n'étaient rien d'autre que cela : ils aspiraient (légitimement) à la libération nationale et se disaient socialistes ou communistes seulement à cause du soutien que leur offraient l'Union soviétique ou la Chine. Les régimes "fascistes" d'Europe du Sud se sont transformés d'eux-mêmes sans offrir une réelle résistance et encore moins une lutte armée. De nombreux autres régimes autoritaires leur ont emboîté le pas : en Europe de l'Est, en Amérique latine, en Indonésie, en Afrique et à présent dans une partie du monde arabe. Certains se sont écroulés de l'intérieur, d'autres sont tombés après quelques manifestations.

 

 

Je me suis souvenu de ces illusions de jeunesse quand j'ai lu une pétition "de solidarité avec les millions de Syriens qui luttent pour la dignité et la liberté depuis mars 2011”, dont la liste de signataires inclut de nombreuses personnalités de la gauche occidentale. La pétition affirme que “la révolution en Syrie représente une part fondamentale des révolutions nord-africaines, mais elle est également une extension de la révolte zapatiste au Mexique, du mouvement des sans-terre au Brésil, des révoltes contre l'exploitation néolibérale en Europe et en Amérique du Nord, ainsi qu'un écho des mouvements pour la liberté iranien, russe et chinois.”

 

Les signataires exigent bien sûr que Bachar al-Assad quitte immédiatement le pouvoir, ce qui est censé être l'unique "espoir pour une Syrie libre, unifiée et indépendante". Ils décrivent aussi la Russie, la Chine et l'Iran comme étant en train “de défendre le massacre du peuple”, bien que ces nations soient “prétendument amies des Arabes” ; ils reconnaissent que “les États-Unis et leurs alliés dans le Golfe sont intervenus pour soutenir les révolutionnaires”, mais les blâment pour “l'avoir fait clairement pour leurs propres intérêts cyniques” et pour essayer de “réprimer et subvertir l'insurrection”. Il n'est pas très clair si cela est compatible avec la ligne qui suit dans le texte, qui prétend que “les puissances mondiales et régionales ont abandonné le peuple syrien”.

L'essence de la pétition consiste en des affirmations grandiloquentes de “solidarité” de la part “d'intellectuels, d'universitaires, de militants, d'artistes, de citoyens concernés et de mouvements sociaux”, “à l'égard du peuple syrien pour insister sur la dimension révolutionnaire de leur lutte et pour éviter les batailles géopolitiques et les guerres par procuration qui se déroulent dans leur pays.” Rien que ça !

 

Cette pétition vaut la peine d'être analysée en détail, parce qu'elle résume bien tout ce qui ne va pas dans la pensée de gauche dominante actuelle et elle illustre et explique pourquoi il n'y a plus de gauche véritable en Occident. Le même type de raisonnement a dominé la pensée de gauche occidentale au cours des guerres du Kosovo et de Libye et dans une certaine mesure au cours des guerres en Afghanistan (“solidarité avec les femmes afghanes”) et en Irak (“ils iront mieux sans Saddam”).

 

Tout d'abord, la présentation des faits concernant la Syrie est très douteuse. Je ne suis pas un expert de la Syrie, mais si le peuple est tellement uni contre le régime, comment se fait-il que celui-ci a résisté si longtemps ? Il y a eu relativement peu de défections dans l'armée ou dans le personnel diplomatique et politique. Étant donné que la majorité des Syriens sont sunnites et que l'on décrit constamment le régime comme basé sur le soutien de la "secte alaouite", quelque chose laisse à désirer dans cette description des évènements en Syrie.

  

Ensuite, que cela nous plaise ou non, les actions de “la Russie, la Chine et l'Iran” en Syrie ont été conformes au droit international, contrairement à celles des “États-Unis et de leurs alliés du Golfe”. Du point de vue du droit international, le gouvernement actuel de la Syrie est légal et répondre à ses demandes d'aide l'est aussi, tandis qu'armer des rebelles ne l'est pas. Bien entendu, les personnes de gauche qui signent la pétition émettraient probablement des objections à cet aspect du droit international, parce qu'il avantage les gouvernements par rapport aux insurgés. Mais imaginez un instant le chaos qui surviendrait si chaque grande puissance armait les rebelles de son choix partout sur terre. On peut déplorer la vente d'armes à des “dictatures”, mais les États-Unis peuvent difficilement faire la leçon au monde à ce sujet.

 

De plus, ce sont “la Russie et la Chine” qui, par leurs votes aux Nations-Unies, ont évité une nouvelle intervention américaine, comme celle en Libye, à laquelle la gauche occidentale ne s'est opposée qu'avec beaucoup de modération, voire pas du tout. En fait, puisque les États-Unis ont utilisé la résolution des Nations-Unies sur la Libye pour mener à bien un changement de régime que la résolution n'autorisait pas, n'est-il pas normal que la Russie et la Chine considèrent qu'elles ont été dupées en Libye et disent : “plus jamais ça !” ?

 

La pétition voit les événements en Syrie comme une “extension de la révolte zapatiste au Mexique, du mouvement des sans-terre au Brésil, des révoltes contre l'exploitation néolibérale en Europe et en Amérique du Nord, ainsi qu'un écho des mouvements pour la liberté iranien, russe et chinois.”, mais ils se gardent bien de les mettre en lien avec les gouvernements anti-impérialistes en Amérique latine, puisque ceux-ci se positionnent fermement contre les interventions étrangères et pour le respect de la souveraineté nationale.

 

Enfin, qu'est-ce qui devrait laisser quiconque penser que le départ “immédiat” de Bachar al-Assad mènerait à une “Syrie libre, unifiée et indépendante” ? Les exemples de l'Irak et de la Libye ne suffisent-ils pas à jeter quelques doutes sur des déclarations aussi optimistes ?

 

Cela nous amène au deuxième problème de cette pétition, qui est sa tendance au romantisme révolutionnaire. La gauche occidentale d'aujourd'hui est la première à dénoncer les régimes “staliniens” du passé, y compris ceux de Mao, Kim Il-sung ou Pol Pot. Oublient-ils cependant que Lénine a combattu le tsarisme, que Staline s'est battu contre Hitler, Mao contre le Kuomintang, Kim Il-sung contre les Japonais et que les deux derniers, ainsi que Pol Pot, se sont battus contre les États-Unis ? Si nous devions tirer quelque leçon de l'Histoire, c'est que la lutte contre l'oppression ne nous transforme pas forcément en saints. Et comme tant de révolutions violentes dans le passé ont mal tourné, sur la base de quoi devrions-nous croire que la “révolution” en Syrie, chaque jour contrôlée un peu plus par des fanatiques religieux, émergera comme un brillant exemple de liberté et de démocratie ?

 

Il y a déjà eu des propositions répétées de négociations par “la Russie, la Chine et l'Iran”, ainsi que de la part du “régime d'Assad” avec l'opposition ainsi qu'avec ses soutiens (les “États-Unis et leurs alliés du Golfe”). Ne devrait-on pas accorder une chance à la paix et à la diplomatie ? Le “régime syrien” a modifié sa constitution ; pourquoi être si certain que ceci ne peut pas mener à un “avenir démocratique”, mais qu'une révolution violente le peut ? Ne devrait-on pas accorder une chance au réformisme ?

 

Toutefois, le défaut principal de cette pétition, ainsi que d’autres appels similaires lancés auparavant par la gauche interventionniste humanitaire, est : à qui s'adressent-ils ? Les rebelles en Syrie veulent autant d'armes sophistiquées que possible - aucun signataire de la pétition ne peut les leur livrer et il est difficile de comprendre comment “la société civile mondiale, plutôt que des gouvernements inefficaces et manipulateurs” peut le faire. Ces rebelles veulent que les gouvernements occidentaux leur fournissent de telles armes - ils n'ont cure de ce que la gauche occidentale pense. Et ces gouvernements occidentaux sont à peine conscients de l'existence même de cette gauche qui confond ses désirs avec la réalité. Et même s'ils l'étaient, pourquoi écouteraient-ils des gens qui ne bénéficient d'aucun soutien populaire significatif et donc d'aucun moyen de faire pression sur les gouvernements ? La meilleure preuve de ce fait est donnée par la cause à laquelle tant de signataires ont consacré une grande partie de leur vie : la Palestine. Existe-t-il un seul gouvernement occidental qui accorde quelque attention au “mouvement de solidarité avec la Palestine” ?

 

Le simple fait que la pétition n'a pas d'effet en Syrie ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'effet tout court. Elle affaiblit et embrouille ce qui reste des sensibilités pacifistes, en soulignant que “notre” priorité doit être de vaines démonstrations de solidarité avec une rébellion qui est déjà appuyée militairement par l'Occident. Une fois cet état d'esprit acquis, il devient psychologiquement difficile de s'opposer aux interventions américaines dans les affaires intérieures de la Syrie, puisqu'une intervention est précisément ce que recherchent les révolutionnaires que nous devons “soutenir” (et qui, apparemment, n'ont pas remarqué, contrairement aux signataires de la pétition, que l'Occident vise à “réprimer et subvertir l'insurrection”). Bien sûr, les défenseurs de la pétition diront qu'ils ne “soutiennent” pas les extrémistes les plus violents en Syrie : mais qui exactement soutiennent-ils alors, et comment ? Par ailleurs, la fausse impression que “les puissances mondiales ont abandonné le peuple syrien” (alors qu'en réalité, un flux constant d'armes et de djihadistes arrivent en Syrie) est due en partie au fait que les États-Unis ne sont pas assez fous que pour risquer une guerre mondiale, puisque la Russie semble déterminée à défendre la souveraineté de la Syrie. L'idée que nous puissions nous trouver au bord d'une guerre mondiale ne semble jamais venir à l'esprit des signataires.

 

Les défenseurs de la pétition diront probablement que “nous” devons dénoncer à la fois l'impérialisme américain et les régimes oppressifs contre lesquels le “peuple” se révolte. Or, cela n'illustre que l'étendue de leurs illusions : pourquoi prétendre faire deux choses à la fois, lorsqu’on n'est pas plus capable de faire l'une que l'autre, même partiellement ?

 

Si de telles pétitions sont pires que de ne rien faire, que devrait faire la gauche ? Avant tout, s'occuper de ses propres affaires, ce qui signifie lutter dans son propre pays. Ceci est bien plus difficile que d'exprimer une solidarité dénuée de sens avec des gens dans des pays lointains. Et lutter pour quoi ? Pour la paix à travers la démilitarisation de l'Occident, pour une politique de non-intervention et pour placer la diplomatie, non les menaces militaires, au centre des relations internationales. Incidemment, une politique de non-intervention est prônée par les libertariens et la droite paléo-conservatrice. Ce fait, plus l'invocation de l'entre-deux-guerres (la guerre civile espagnole, les accords de Munich), est constamment utilisé par la gauche pour donner à l'anti-interventionnisme une mauvaise réputation. Mais c'est stupide : Hitler n'est pas réellement en train de réapparaître constamment, et il n'y a pas de menaces militaires graves à l'encontre de l'Occident. De plus, dans la situation présente, la réduction des coûts de l'Empire est une préoccupation parfaitement légitime pour les citoyens américains.

 

En fait, il serait tout à fait possible de former une large coalition gauche-droite de gens opposés au militarisme et à l'interventionnisme. Il va de soi qu'au sein de cette coalition, les gens pourraient toujours s'opposer sur le mariage homosexuel mais, aussi importante que soit cette question, elle ne devrait peut-être pas nous empêcher de travailler ensemble sur des questions qui pourraient également sembler importantes pour certaines personnes, telles que la paix mondiale, la défense desNations-Unies et du droit international ou le démantèlement de l'empire américain et ses bases militaires. En outre, il est probable qu'une majorité du public américain pourrait être gagnée à de telles positions si l'on mettait sur pied des campagnes prolongées et bien organisées pour le persuader.

 

Mais bien sûr, l'esprit de la pétition va exactement à l'encontre de ceci, vers plus d’implication et d'interventions. De nombreux signataires pensent certainement qu'ils sont anti-impérialistes et pacifistes, et certains d'entre eux ont tenu un rôle important lorsqu'il s'agissait de s'opposer à des guerres américaines précédentes. Ils ne semblent néanmoins pas avoir remarqué que les tactiques de l'impérialisme ont changé depuis l'époque des mouvements de libération nationale. À présent que la décolonisation est complète (excepté en Palestine), les États-Unis ne s'attaquent pas aux mouvements de libération, mais aux gouvernements qu'ils considèrent comme trop indépendants. Et, pour ce faire, ils utilisent divers moyens qui sont similaires dans leurs tactiques aux mouvements révolutionnaires ou progressistes du passé : la lutte armée, la désobéissance civile, des ONG financées par des gouvernements, des révolutions colorées, etc.

 

Le dernier exemple en date de ces tactiques est la tentative par les gouvernements occidentaux d'utiliser la communauté LGBT comme troupes d'assaut idéologiques contre la Russie et les Jeux olympiques d'hiver, dans un effort évident pour dévier l'attention publique du fait embarrassant que, dans l'affaire Snowden, c'est la Russie et non les États-Unis qui est du côté de la liberté. Il y a de quoi craindre que la gauche interventionniste humanitaire ne suive le courant dominant en faveur de cette nouvelle croisade. Pourtant, comme l'a signalé Gilad Atzmon, avec son style habituel légèrement provocateur, il est peu probable que cela aide les membres de la communauté LGBT en Russie, étant donné que ce type de soutien permet à leurs opposants de les désigner comme porteurs de l'influence étrangère. Il n'est pas bon pour quelque minorité que ce soit, dans n’importe quel endroit, d'être vue comme des agents d'une puissance étrangère, et surtout, d'un gouvernement aussi détesté pour son arrogance et son interventionnisme que la présente administration américaine. Et incidemment, les gens qui appellent au boycott des Jeux d'hiver en Russie n'ont pas émis d'objection au fait d'organiser les Jeux olympiques à Londres, ce qui implique qu'à leurs yeux, prendre des mesures homophobes est un crime sérieux, tandis que mener des guerres en Afghanistan et en Irak ne sont que de simples peccadilles.

 

Les personnes qui succombent aux illusions du romantisme révolutionnaire ou qui se rangent aux côtés du camp le plus faible en apparence, comme les rebelles syriens aujourd’hui, sans tenir compte du programme de celui-ci, sont bernées par les tactiques de l'impérialisme d'aujourd'hui. En revanche, ceux qui aspirent à un ordre mondial plus pacifique et plus juste et qui pensent qu'une condition préalable à cet ordre est l'affaiblissement de l'impérialisme américain s'aperçoivent facilement de ces pièges. Ces deux différentes visions du monde divisent à la fois la gauche et la droite : les interventionnistes progressistes et les néo-conservateurs d'un côté, les libertariens, les paléo-conservateurs et les militants de la gauche traditionnelle de l'autre, et cela pourrait exiger qu'apparaissent de nouvelles alliances inédites. >>



 Source originale : Counter Punch

Traduit de l'anglais par TK pour Investig'Action.



Commentaires

FRANCAIS, PAS "OCCIDENTAL"

> "je suis occidental, je veux cogner sur la Syrie " ?
eh bien moi je suis français, européen donc un occidental et je ne veux pas qu'on cogne sur la Syrie
bref, cela n'a pas de rapport
S'être trompé aussi souvent devrait amener à être plus prudent.

Oui les romantiques sont très faciles à tromper car ils réagissent au stimulus et ne se fient qu'à leurs sentiments et non à leur raison ou alors ils raisonnent en fonction de leurs sentiments.
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Écrit par : E Levavasseur / | 03/09/2013

DELIRANT

> Ce propos délirant de Jean-Marie Le Guen s'explique peut-être par cette conviction largement partagée que la vie d'un non-occidental compte peu. Les Etats-Unis et la France ont renoncé depuis quelques décennies seulement à leurs empires coloniaux; cela ne veut pas dire qu'ils aient perdu toutes leurs anciennes habitudes et façons de voir le monde.
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Écrit par : Blaise / | 03/09/2013

QUI ? a "inventé" les "minorités sexuelles" ?

> Voir cet article très intéressant de Diana Johnstone, où l'on voit notamment que:
"Une étape importante (...) s’est produite en janvier dernier, lorsque la fonctionnaire talentueuse du Département d’Etat Suzanne Nossel fut nommée directrice exécutive d’Amnesty International USA. Comme ancienne Assistante Adjointe au Secrétaire d’Etat pour les Organisations Internationales, Mme Nossel a participé à la rédaction de la résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur la Libye. Cette résolution, basée sur des rapports exagérément alarmistes, avait servi de justification à la résolution de l’ONU menant à la une campagne de bombardements de l’OTAN qui renversa le régime de Khadafi. Créditée d’avoir inventée l’expression « pouvoir intelligent » (smart power(*)), reprise par Hillary Clinton comme devise de sa politique, Mme Nossel s’est acquise une notoriété internationale dans la défense des droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels, positionnant ainsi les Etats-Unis comme avant-garde des droits humains contre les nombreuses sociétés traditionnelles dans le monde, particulièrement celles dotées d’un régime que le « pouvoir intelligent » des Etats-Unis cherche à gêner, isoler ou même renverser."

http://www.legrandsoir.info/pussy-riot-et-amnesty-international-le-declin-de-la-protestation-politique-counterpunch.html

A noter aussi cet article pivot du "Monde Diplomatique", qu'on peut lire comme le programme de la nouvelle croisade de l'Occident Laïc ( plans à l'appui...)

http://www.monde-diplomatique.fr/2012/11/CASTRO/48345

C'est à partir de la publication de cet article que l'acronyme anglo-saxon LGBT commença à petre connu.
Encore une fois, on peut croire au hasard, si on y tient absolument....
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Écrit par : Ardwenn / | 03/09/2013

CE SERAIT DEJÀ PAS MAL

> Le problème de la Syrie est peu différent de celui de la Lybie: l'approvisionnement énergétique ne souffre aucune instabilité chronique locale, encore moins un gouvernement d'enragés. La seule nuance c'est la différence dans la quantité de gaz regorgée par le sous-sol syrien par rapport au lybien. Et la différence se jauge à la rapidité d'action me semble-t-il. Mais la question de laisser le chaos s'installer durablement en Syrie est posée pour une autre raison au moins, me semble-t-il. Liban, Syrie, Israël sont des terrains peu propices au transport par gazoduc, soit du fait d'une très forte densité de population, soit du fait des tensions armées. Ajoutez à cela que l'islamisme est un danger aussi pour toute la Russie caucasienne, que les pipe-lines et gazoducs ne peuvent pas passer raisonnablement ailleurs qu'au plus court chemin entre la péninsule arabique et la perse d'une part, et les ports de méditerranée ou de mer noire desservant les pays clients... Ah, si, il y a la Turquie. Pour le moment... Peut-être qu'en assurant un corridor humanitaire et des zones frontalières tampons pour les réfugiés syriens on videra les camps "assad" et "barbus" de leur contenu, de leur assise populaire? Le "peuple" apparaitrait alors au grand jour pour dire en sécurité ce qu'il a vraiment dans le coeur: le "ni-ni", et on pourrait alors le faire voter sous contrôle onusien ou UE (pourquoi pas? ^^), il se doterait d'institutions représentatives et nous aurions la vraie représentativité avec laquelle causer. Sans doute un voeu pieux, mais comme base de départ ce serait déjà pas mal.
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Écrit par : christ hope / | 03/09/2013

EUX ET NOUS

> Intéressant de voir qu'il utilise la terminologie anglo-saxonne...
Il ne faut pas dire n'importe quoi les Etats-Unis n'ont jamais eu d'empire colonial sauf les Philippines où la présence américaine est le résultat de la vision personnelle de seulement deux présidents qui l'ont transmis à leurs successeurs qui l'ont vu comme un fardeau, voire le Far West et l'Alaska auxquels ils n'y ont pas renoncé puisqu'ils les ont assimilés.

Si l'on trouve que l'usage du mot "occidental" est vide de sens, alors pourquoi parler de "non- occidental" ?
Les mots véhiculent des idées, en les utilisant dans le même sens on répand l'idéologie qu'ils véhiculent ici une idéologie libérale américaine laquelle effectivement est assez méprisante pour les "natives" et pour le rest of the world.
On n'en trouve pas trace dans le colonialisme à la française dans lequel au contraire, il y a eu la politique d'assimilation qui est au moins aussi bête mais Buffalo Bill ce n'est pas Savorgnan de Brazza.
Washington n'a jamais fait construire des hôpitaux pour les indiens, il n'y a pas d'Albert Schweitzer américain et les enfants indiens n'ont jamais appris "nos ancêtres les passagers du May Flower".
L'allusion au colonialisme dès qu'on parle de politique à l'égard du Tiers monde est aussi un automatisme, la reductio ad coloniam comme on fait ailleurs avec la reductio ad hitlerum.
Il ne s'agit pas ici d'installer des populations.
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Écrit par : jfmoret / | 03/09/2013

@ Jfmoret

> Je ne m’attarderai pas sur votre vision idyllique – et par ailleurs globalisante – de la colonisation française.

Mais je réagis à votre affirmation : si ! les Etats-Unis d’Amérique ont bel et bien mené une politique colonisatrice aux dépens des populations amérindiennes et dans les Caraïbes. Pourquoi le nier ?

Concernant la domination Etats-unienne dans les Caraïbes, je vous recommande la conférence de l’historien Laurent Henninger, « Banana Wars américaines, 1898-1934 », donnée à l’IRSEM en juin 2011 :
http://www.franceculture.fr/plateformes-projections-de-forces-et-de-puissance-de-l%E2%80%99antiquite-a-nos-jours-banana-wars-americaines

Inutile de vous faire un cours sur les guerres amérindiennes, puisque vous reconnaissez à demi-mot que la colonisation du Far West a effectivement existé.

J’emploie le terme « occidental » dans un sens restreint : les anciennes puissances européennes (plus les Etats-Unis) qui ont exercé une domination industrielle et militaire sur le reste du monde au XIXe siècle et au XXe siècle. J’exclue donc la Turquie, la Russie et toutes ces « nationalités » sans Etat vivant sous la coupe des Empires Austro-hongrois, Ottomans et soviétiques. « Europén » ne convenait pas, l’expression étant trop vague.

« Occidental », de toute façon, n’a pas attendu la guerre froide pour entrer dans le langage courant. Vers 1680, on désignait déjà par « occidentaux » ceux qui « habitent en Occident » ; et en 1808 le verbe « occidentaliser », dans le sens de « donner des habitudes de vie conformes à celles de l’Occident » faisait son apparition. Au XIXe siècle, « occident » et « occidental » ne va plus seulement renvoyer à une région du monde, mais à une civilisation et à des valeurs susceptibles d’être diffusées dans l’ensemble du monde. Une autre dérivation, attestée pour la première fois en 1846 : « Occidentalisme », c’est-à-dire : « tendance à privilégier les valeurs de l’Occident par opposition à celles de l’Est ou de l’Orient ».

Pour conclure, j’insiste sur ce fait constamment vérifié : le clivage entre l’Occident et les autres, hérité de la période coloniale, reste structurant aujourd’hui. Tant qu’Obama envoie ses drones ailleurs que sous nos latitudes, tout va bien.
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Écrit par : Blaise / | 03/09/2013

Oui Blaise a raison,

> ... c'est du néo-colonialisme, mais n'oublions pas que si nous sommes invités à dégager de Nouvelle Calédonie, et à présent de Polynésie, c'est au motif de "libérer" nos derniers territoires "coloniaux". En attendant les Antilles et la Guyane, etc... Alors quid de Porto Rico, et de Hawaï ??? De Guam et quelques micro-îles ? De toute façon, qu'on se place d'un point vue US ou soviétogauchiste, ou même "neutre" (les pays "non alignés", hahaha)les guerres et mouvements pacifiques de décolonisation n'ont été qu'une vaste tartufferie; ces états sont devenus de fait des états satellites des soviétiques et des chinois, avec des gouvernements socialisants: dictature militaire algérienne, régime autoritaire tunisien et celui de lybie, théocratie absolutiste marocaine (en butte à une islamisation rampante), parti Baas en Syrie, Iraq, Iran, Turquie... Harlem Désir a été bien giflé par Louis Alliot hier soir sur le plateau de Calvi quand il lui a balancé l'appartenance encore récente du parti de Assad à l'Internationale socialiste. Vice présidence française, devinez c'est qui qui s'y accroche: Ségolène, l'ex concubine-favorite. En Côte d'Ivoire Gbagbo en avait été viré in extremis, en Lybie Khadaffi... aussi (comme dirait Jean Lefebvre). Tout ça c'est du foutage de gueule et on en revient toujours à la même cause: la théorie de la raison d'Etat, qui dicte qui est fréquentable et qui ne l'est plus en fonction des humeurs chagrines des populations occidentales ou des révoltes autochtones. Mais finalement des pays libres depuis 1945, je n'en vois pas concrètement des masses. Et la liberté, finalement, elle doit se gagner tous les jours, même chez nous. Parce qu'avouez qu'on est quand même bien pris pour des neuneus nous aussi, et à tout propos! Difficile d'aller se réfugier sur Mars; on répèterait les mêmes schémas de domination virile de quelques uns sur tous les autres. LOL, vaut mieux en rigoler finalement.
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Écrit par : christ hope / | 03/09/2013

@ blaise

> Je m'y attendais...
Je suis africain.
Le paternalisme dont "vous" avez fait preuve n'a pas entraîné de génocide à l'américaine. Nous sommes encore là et cela fait longtemps que nous allons à l'école et dans des universités (fondées par "vous").
Cela n'a pas été comparable avec la conquête des Gaules.
Le Colonialisme c'est dominer un territoire et y envoyer des colons.
A quel endroit de Syrie est-il prévu d'envoyer des agriculteurs français et américains s'établir ?
La reductio ad coloniam de toute politique efficace d'aide de l'Afrique, c'est le bon moyen de nous laisser tomber.
Et nous en avons plus qu'assez.
Vous êtes passé du paternalisme colonial (comme Léon Blum) à l'indifférence camouflée sous le respect de nos indépendances et le repentir fabriqué d'un pseudo "génocide colonial".
Nous sommes toujours là et il y a eu des fonctionnaires africains en France. Arrêtez de croire que nous avons été des moutons, incapables de comprendre ce qui nous était apporté, même brutalement.
Vous n'avez plus de politique depuis le général de Gaulle.
Faites comme moi, parlez de ce que vous connaissez.

à bon entendeur...
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Écrit par : jfmoret / | 03/09/2013

@ christ hope

> je suis en total désaccord avec vous :
ce n'est pas Jean Lefebvre mais Fernandel, "Félicie aussi".
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Écrit par : E Levavasseur / | 03/09/2013

DOMMAGE

> Pas de marée humaine ce soir au Trocadéro, au rassemblement animé par l'Aide à l'Eglise en Détresse, l'Oeuvre d'Orient, Liberté Politique C. Boutin, Daniel Hamiche... contre une intervention en Syrie. Dommage.
PH

[PP à PH - Aucun mouvement dans ce domaine ne peut exister s'il ne rassemble pas. (cf ce qu'en dit Bricmont). Si c'est un rendez-vous de milieu, c'est joué d'avance. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 03/09/2013

à jf moret

> je ne sais pas à quoi ça tient, mais j'ai du mal à vous croire.
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Écrit par : maksoud / | 03/09/2013

COLONISATION

> A l'origine, la notion de colonisation contenait surtout celle de peuplement, avec l'éventuelle assimilation de quelques populations locales. Ainsi pouvait-on qualifier Marseille de colonie d'une précédente métropole (=cité mère) ou le vieux Canada de colonie française. Au sens moderne il était plus approprié de parler d'Empires britannique ou français. Cela ressemblait assez à ce qu'a fait chez nous Rome qui n'a pas remplacé la population, ni vraiment la langue, les langues celtes et latines étaient proches, mais a plaqué une organisation et des infrastructures en prenant le contrôle des richesses naturelles, agricoles, artisanales. La domination actuelle des Etats-Unis sur l'Amérique latine et, dans une moindre mesure l'Europe consiste à prendre les manettes des gouvernements en contrôlant les grands médias et soutenant les carrières d'élites soumises par idéologie (Monnet) ou opportunisme (Schumann) ou de nos jours, les deux, les Young Leaders de la French-American Foundation, dont je vous laisse savourer les noms les plus connus. Bon appétit!

Jeanette Bougrab, Jérôme Chartier, Jean-Marie Colombani, Bernard Faivre d'Arcier, Alain Juppé, François Hollande, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Noël Jeanneney, Laurent Joffrin, Anne Lauvergeon, François Léotard, Alain Minc, Bruno Le Roux, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Eric Raoult, Alain Richard, Christine Ockrent, Valérie Pécresse, Guy Sorman, Najat Vallaud-Belkacem, Jacques Toubon, Marisol Touraine, Laurent Wauquiez.

et ensuite, il est aisé d'instituer des cadres juridiques paralysant les souveraineté (Union Européenne) puis officialisant la soumission, comme le projet d'accord transatlantique.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/09/2013

CE QUI ARRANGE LES FRANCAIS

> Bien sûr ! les Français croient ce qui les arrange : un coup qu'ils nous donnent tout, l'autre coup que l'Afrique n'a aucun besoin d'eux.
Arrêtez de souffler le froid et le chaud.
Vous êtes intervenus au Mali et ensuite ?
Qui d'entre vous sait qu'Ibrahim Boubacar Keïta prête serment aujourd'hui ?
Que cet homme est le symbole de la corruption et de la gouvernance qui a conduit le Mali là où il en a été, ce qui vous a obligé à intervenir ?
Parlez de la Syrie, ça évite de parler de la Centrafrique (par exemple).
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Écrit par : jfmoret / | 04/09/2013

@ PP

Vous-même avez invitez à y participer, au moins implicitement en nous en informant.

Rendez vous de milieu? c'est possible, mais cela avait le mérite d'exister.

Peut-être faut-il monter une coordination "La Paix Pour Tous"?

PH


( PP à PH - J'ai appelé automatiquement, sans chercher à savoir qui organisait cette manifestation. Si ç'avait été Mélenchon, j'aurais appelé aussi à y aller. Il y aurait d'ailleurs peut-être eu (un peu) plus de monde... ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/09/2013

HAÏTI, COLONIE U.S.

> La constitution haïtienne de 1917 a été écrite par Franklin Delano Roosevelt, alors sous-secrétaire d'Etat à la Marine.

L'occupation militaire d'Haïti a débuté le 28 juillet 1915 et ne prit fin que le 1er août 1934.

Voilà un exemple concret de colonisation made in USA.
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Écrit par : Blaise / | 04/09/2013

@ Maksoud

> Est-il vraiment si invraisemblable qu'un africain porte un regard nuancé sur la colonisation?

On ne peut pas dire que la colonisation belge du Congo-Zaïre ait été exemplaire. Très loin de là même, sous Léopold II. Il n'empêche qu'un collègue congolais me confiait récemment: politiquement, mon rêve pour mon pays serait que la Belgique se réintéresse sérieusement à nous et revienne, sous la forme par exemple d'un Commonwealth à l'anglaise. Le chef de l'état congolais serait le roi des Belges. Il était on ne peut plus sérieux, tout en mesurant bien la très faible plausibilité de son rêve.
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Écrit par : luc2 / | 04/09/2013

CUBA ET PUERTO RICO

> sans oublier l'attaque américaine sur Cuba et Puerto Rico qui est absolument immonde.
J'en parle ici car c'est un exemple à méditer : elle a été précédée d'un campagne de presse gigantesque contre l'Espagne; la presse a littéralement fourni un prétexte de guerre à la Maison Blanche.

ça rappelle 1990/91 puis 98/99 puis ...

Mais comme dit P Huet, c'est plutôt de l'impérialisme que du colonialisme.

Dans les dictatures, la presse est aux ordres du gouvernement.
Dans une ploutocratie libérale, elle appartient aux marchands qui donnent des ordres au gouvernement car ils ont financés sa campagne.

Sur TF1, il n'y aura jamais de reportages sur les ravage du bétonnage car TF1 c'est Bouygues.
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Écrit par : E Levavasseur / | 04/09/2013

@ E. Levavasseur

> Sur la guerre entre les Etats-Unis et l'Espagne : les dommages subis par la flotte espagnole ont fait que l'Ecole navale a dû fermer. Pour la petite histoire, un jeune homme, qui rêvait de devenir officier de marine, a dû se rabattre vers l'armée de terre. Ce jeune homme, c'était Francisco Franco.
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Écrit par : Feld / | 04/09/2013

HISTOIRE

> L'histoire mondiale se résume de toute façon à des fusions-assimilations, certains faisant profiter d'autres au passage de leurs avancées sociétales. Parler encore aujourd'hui de domination (passée) et de soumission-exploitation (passées), ça relève de l'anachronisme. Aucun pays dit exploité d'aujourd'hui n'a de population souhaitant retourner dans le fin fond des brousses où la vie est plus dure et précaire que le mythe du bon sauvage et celui sociologico-marxisant du paradis terrestre sylvestre. Sans oublier que si le terme de pacification (notamment au Maghreb) semble "dur", il n'en recouvre pas moins la réalité de cette époque, et qui ressurgit aujourd'hui à la faveur des révolutions "arabes", où certains (autochtones mais implantés de longue date) prétendent à une féodalité théocratique d'un autre âge au détriment des autres (les berbères en général, sachant qu'entre eux ils ne se pouvaient pas mieux supporter). Il paraît qu'il n'y a de richesses que d'échanges. Dans une acception très large, c'est de l'hystérie paranoiaque et victimaire de prétendre le contraire. D'ailleurs nos polynésiens n'ont pas spécialement envie de devenir "indépendants". La métropole apporte beaucoup plus d'argent qu'elle n'en reçoit en retour fiscal, sans oublier les liens culturels qui peu à peu ont tissé les liens indéfectibles de l'appartenance nationale. L'indépendantisme et l'anticolonialisme ne sont là encore que des sujets du marketing politique pour asseoir une nouvelle domination sur des prétextes fallacieux. C'est navrant. et c'est toujours accroché à l'iédologie messianique de gauche, la plus délirante et toujours criminelle. cf les évènements de Calédonie au début des années 80.

CH


[ PP à CH - Sans oublier les services étatsuniens et australiens, qui poussent les Kanaks à une "indépendance" dont on sait à quoi elle ressemblera... mais que Paris veut absolument. ]

réponse au commentaire

Écrit par : christ hope / | 05/09/2013

Le supérieur des Jésuites critique les Etats-Unis et la France

> "J’avoue, je dois le dire, ne pas comprendre qui a donné l’autorisation aux Etats-Unis ou à la France d’agir contre un pays d’une manière qui, sans nul doute, ajoutera aux souffrances d’une population qui a déjà souffert plus que l’on ne peut l’imaginer." http://fr.radiovaticana.va/articolo.asp?c=725601
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/09/2013

@ christ hope

> 100% exact.
Le Maroc il y a une centaine d'année c'était l'Afghanistan d'aujourd'hui (d'où le courage nécessaire à Ch de Foucault pr son voyage d'exploration)

@ PP

> merci d'avoir écrit cela sur la Nelle Calédonie; catastrophe à prévoir qui va s'ajouter à ce qu'on été les accords de 1988 (qui ont vu notamment des femmes privées du droit de vote par respect pour la coutume locale... une avancée, ça ?)
On fait à la Nouvelle-Calédonie le coup que Londres ou plutôt à la City a essayé de faire avec le Congo belge au 19e : "les méchants Belges du roi Léopold coupent des mains, il faut confier ce territoire à un consortium international privé"
suivez mon regard ...
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/09/2013

LE MOT

> Que l’on parle de colonies ou d’empires, peu importe ! comme le remarque Pierre Huet, il aurait mieux valu ne pas appliquer les concepts de « colonies » et de « colonisation » aux Empires européens des XVIe-XVIIIe siècles et plus spécifiquement du XIXe siècle. Maintenant que l’habitude est prise, autant utiliser le mot. Pour plus d’exactitude, parlons plutôt d’« Empires coloniaux ».
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Écrit par : Blaise / | 05/09/2013

ERREUR

> Erreur à ne pas commettre : Les différents courants islamistes issus de la "nahda" arabe ne sont pas du tout un retour à « une féodalité théocratique d’un autre âge ». Ne serait-ce que sur le plan des dates : El Banna ne fonde sa confrérie qu’en 1929 ; il faut attendre 1941 pour que Sayyid Abul Ala Maududi crée la Jamaat-e-Islami ; Saïd Qotb enfin n’a diffusé ses idées que dans les années 1950-1960. Nous avons affaire à un phénomène récent et qui s’élabore sur une bonne partie du XXe siècle, en réaction à la domination occidentale puis aux régimes autoritaires qui leur ont succédé.

Déjà, chercher à détecter dans le monde contemporain les restes de la « théocratie » et du « féodalisme » pour mieux les dénoncer et les combattre est un travers typiquement libéral. Mais plus encore, utiliser ce genre de catégories conduit à ne pas voir ce qui fait l’originalité des islamismes. Le féodalisme surtout, en dépit d’une certaine méfiance à l’égard de la démocratie dans ces milieux, leur est fondamentalement étranger. Depuis El Banna ces courants promeuvent une conception égalitariste de l’islam, qui récuse les autorités et les hiérarchies traditionnelles. Saïd Qotb est emblématique sur ce point, pour qui le jihad est l’affaire non pas des Etats mais de n’importe quel musulman.
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Écrit par : Blaise / | 05/09/2013

TRAGIQUE

> Illustration tragique du propos de Christ Hope: l'impossible fusion des esclaves affranchis renvoyés au Libéria et au Sierra Leone avec les populations autochtones. Vu du puritano-racisme anglo-saxon, c'étaient des nègres, ils auraient du s'entendre!

Bin non, c'est plus compliqué.
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/09/2013

AURADOUR

> Claude Bartolone qui, sur le Livre d'Or d'Oradour a écrit Auradour...
Quelle bande de nuls, j'ai honte!
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/09/2013

TODOROV

> Dans "Le Monde" du 06/09/2013 l'intervention de Tsvetan Todorov est percutante :

« […] Le vocabulaire de la "punition", employé aujourd’hui, rappelle cette répartition des rôles [il vient de citer "Le fardeau de l’homme blanc" de R. Kipling] : d’un côté les enfants turbulents, qui ignorent où est leur bien, de l’autre les maîtres, détenant le savoir et le pouvoir. »

Imaginons une école primaire : les Etats-Unis sont le maître d’école, la France et le Royaume Uni les surveillant, et les pays non-occidentaux les élèves…
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Écrit par : Blaise / | 05/09/2013

FILIU

> Dans le même numéro du Monde Jean-Pierre Filiu – qui n’est pas, intellectuellement parlant, du même calibre que Tzvetan Todorov – confesse : « la Syrie est notre guerre d’Espagne »…

Quand on sait ce que fut la guerre d’Espagne et comment elle s’est terminée, une telle affirmation de la part d’un partisan de l’intervention militaire, laisse rêveur.
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Écrit par : Blaise / | 05/09/2013

NO PASARAN

> « la Syrie est notre guerre d’Espagne »…
ah ?
Ahmad Jarba c'est Franco alors ?
Assad c'est Azaña ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/09/2013

@ Pierre Huet

> dans le même genre que "Auradour" :
"Les Frères musulmans devraient bientôt être dissolus" (Reuters).

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130906.REU1786/les-freres-musulmans-devraient-bientot-etre-dissolus.html

Après bien des commentaires ironiques, Reuters a rectifié le corps du texte mais les adresses html ne l'ont pas été
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Écrit par : E Levavasseur / | 06/09/2013

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